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URPS Médecins Libéraux Grand Est

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Chirurgie ambulatoire : résultats de l'étude comparative

La commission Chirurgie ambulatoire de l'URPS ML Grand Est a souhaité mener une étude comparative sur les coûts, pour un même acte chirurgical, entre un séjour en chirurgie ambulatoire et un séjour en hospitalisation classique. Cette étude devant intégrer l’ensemble des dépenses générées sur le parcours complet du patient, avant, pendant et après son séjour hospitalier.

L'étude a été réalisée en 2017, en partenariat avec Frédéric BIZARD - économiste, spécialisé sur les questions sociales et de santé.

MÉTHODOLOGIE

L’objectif de cette étude est d’analyser les impacts du développement de la chirurgie ambulatoire sur l’ensemble du parcours du patient hospitalisé en quantifiant de manière rétrospective de 2013 à 2015 les économies générées pour les financeurs et les établissements de santé.
Pour cela, il a fallu évaluer l’impact de l’évolution de la chirurgie ambulatoire sur les coûts directs et indirects associés aux interventions pour chacune des parties prenantes.
 
Les impacts ont été répartis en trois types :
  1. Sur les coûts de séjours hospitaliers
  2. Sur les coûts de prestations de ville post-opératoires
  3. Sur les taux de réadmission

Le périmètre de l’étude a été établi à partir d’une pré-étude réalisée avec des données de l’ATIH (Agence Technique de l’Information sur l’Hospitalisation) ayant permis d’identifier une liste d’actes, qui ont contribué au développement du virage ambulatoire de manière significative, et représentatifs du développement de la chirurgie ambulatoire ces dernières années.

Quatorze actes ont été sélectionnés pour lesquels les données disponibles étaient suffisantes.

RÉSULTATS


Les résultats ont validé plusieurs points pressentis, mais non quantifiés, de l’impact de la chirurgie ambulatoire par rapport à l’hospitalisation complète :
NB : attention, les résultats ne concernent que 14 actes choisis car actuellement réalisés pour part en Hospitalisation Ambulatoire et pour part en Hospitalisation Complète ; toute extrapolation à d'autres actes chirurgicaux, notamment plus "lourds", n'est pas possible.

  • Des économies sont réalisées pour les établissements de santé en termes de coûts de production.

  • Du fait de la convergence tarifaire avec les niveaux de sévérité 1, il n’y a pas d’impact direct des coûts d’hospitalisation pour l’assurance maladie, mais un impact indirect avec la baisse des GHS les années suivantes

  • Les patients en ambulatoire ne consomment pas plus de soins en post-opératoire que ceux en hospitalisation complète. Cependant, le résultat pourrait être différent si des actes plus complexes étaient couramment réalisés en ambulatoire et notre étude ne peut être généralisée à ces actes plus complexes.

  • Des économies sont possibles sur les coûts de transport et les indemnités journalières par un retour facilité à la vie active et à une certaine dédramatisation de l’acte chirurgicale avec l’absence de nuitée

  • L’équation économique positive de l’ambulatoire est réalisée avec la conservation de la qualité de la prise en charge des patients, comme en témoigne l’absence significative de ré-hospitalisations.

DISCUSSION & CONCLUSION

La discussion a relevé des freins au déploiement de la chirurgie ambulatoire :

  • La réactivité des établissements aux innovations technologiques médicales, notamment dans le secteur public, est à améliorer

  • L’absence d’incitation financière pour les professionnels de santé. Une redistribution financière des économies liées au développement de l’ambulatoire vers ceux qui décident et font la chirurgie ambulatoire sous forme de bonus (coefficient modificateur sur actes CCAM) serait à instaurer pour accélérer le mouvement

  • La promotion de la chirurgie ambulatoire par les pouvoirs publics comme un objectif d’économies, ajoutée à l’absence de redistribution des gains économiques aux soignants, est un frein à l’adhésion des équipes soignantes et au développement de la pratique qui exige des investissements importants dans les structures, les équipes et les technologies.

  • L’incitation à la performance (taux ambulatoire) pourrait être définie et redistribuée aux services et pôles afin de favoriser les divers projets de déploiement de l’activité ambulatoire