HAUTE AUTORITÉ DE SANTÉ

TRANSITION DE GENRE : LA HAS PUBLIE SES PREMIÈRES RECOMMANDATIONS POUR LA PRISE EN CHARGE MÉDICALE DES ADULTES TRANS

 

Un première étape structurante pour la reconnaissance des besoins médicaux des personnes trans

Ces recommandations s'adressent à l'ensemble des professionnels susceptibles d'intervenir dans les parcours de soins : médecins généralistes, endocrinologues, psychiatres, psychologues, chirurgiens, gynécologues, urologues, médecins du travail, travailleurs sociaux, ...

L'objectif est double : clarifier les pratiques médicales et encourager une approche individualisée, en tenant compte de la diversité des parcours et des besoins. La HAS insiste en particulier sur : 

• L'acoute active, l'accueil sans jugement et l'utilisation des prénoms et pronoms souhaités
• L'autodétermination comme principe fondamental du parcours de soin
• La coordination du parcours par le médecin généraliste, y compris la possiblité de primo-prescription hormonale, sous conditions de formation
• La pluridisciplinarité des équipes, afin d'assurer un accompagnement global : hormonal, chirurgical, psychologique, social...

Encadrer sans exclure : vers une prescription hormonale et chirurgicale fondée sur l'information et le consentement

Les soins de transition peuvent inclure la prescription d'hormones ou une chirurgie d'affirmation de genre. 
La HAS recommande : 

• Une évaluation individualisée des bénéfices et des risques (facteurs vasculaires, oncologiques, psychique, ...) avant prescription hormonale.
• Une information préopératoire claire, loyale et adaptée avant toute chirurgie, en insistant sur le caractère irréversible de certains acte.
• Le respect d'un délai de réflexion adapté à chaque situation, dans une logique de consentement libre et éclairé.

L'ensemble du processus repose sur la confiance entre patient et soignant, l'éthique du soin et la sécurité médicale.

Un enjeu de santé publique largement ignoré

En 2023, plus de 22 000 personnes étaient suivies en Affection de Longue Durée (ALD) pour des "troubles de l'identité sexuelle" en France, un chiffre en constante progression. Pourtant l'accès aux soins reste très inégal, selon les territoires et les structures disponibles. Nombre de personnes trans déclarent renoncer aux soins, pratiquer l'automédication, ou souffrir de troubles psychiques sévères (dépression, anxiété), souvent liés aux discriminations et violences subies.

Selon les données disponibles : 

• 1 personne trans sur 5 souffre de dépression
• 64 % déclarent avoir été discriminées en raison de leur identité de genre dans l'année
• Le défenseur des droits a récemment rappelé l'boligation de respecter l'identité de genre dans toutes les sphères sociales et professionnelles.

Un travail d'ampleur et une suite prévue pour les mineurs

Les recommandations publiées résultent d'un travail approfondi, mobilisant 128 expers issus de disciplinies variées.  Elles sont accompagnées de deux documents pratiques :

• Une synthèse à destination des médecins généralistes
• Une fiche technique sur le parcours de soins.

La HAS entamera début 2026 l'élaboration d'un second volet de recommandation consacré aux personnes mineures, afin de répondre aux spécificités et leur accompagnement dans un cadre éthique et médical clarifié.

Un appel à renforcer la formation et l'organisation territoriale

La HAS attire l'attention des pouvoirs publics sur l'urgence à :

• Former davantage  les professionnels de santé à la diversité des identités de genre
• Structurer une offre de soins lisible et accessible sur tout le territoire
• Renforcer les coopérations pluridisciplinaires autour des parcours de transition.

Ces recommandations constituent une avancée majeure vers une prise en charge respectueuse, fondée sur les droits fondamentaux et centrée sur les besoins réels des personnes trans.

Télécharger les recommandations complètes : http://has-sante.fr

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