Grève nationale des laboratoires
Pas de biologie en ville du 20 au 23 septembre 2024
L’information est importante pour les médecins pour des raisons pratiques : il n’y aura probablement pas de biologie en ville du vendredi 20 au lundi 23 septembre inclus !Mais elle l'est également aussi pour des raisons politiques : si les biologistes se mobilisent en nombre, privés et publics confondus, c’est parce que l’attaque de la CNAM est grave dans la mesure où il s’agit de réduire les remboursements, au mépris des accords antérieurs.
Cette situation montre à quel point les pouvoirs publics cherchent à faire des économies et ne s’arrêteront probablement pas à la biologie.
Organiser la prise en charge
Les principaux syndicats des biologistes ont lancé un appel à la grève pour la période du 20 au 23 septembre, reconductible. Il s'agit d'une mobilisation historique car elle concerne à la fois le privé et le public et le mouvement sera probablement très fortement suivi.La fermeture de tous les sites en ville est annoncée ainsi que la suspension des collectes à domicile.
Il faut anticiper un impact sur la prise en charge des actes de biologie durant ces quatre jours et ne pas renvoyer les patients vers les urgences, mais plutôt orienter les urgences réelles vers le 15 qui organisera la prise en charge.
Que dire aux patients ?
L'Assurance Maladie a décidé de faire porter un nouvel effort budgétaire massif, à hauteur de 360 millions d'Euros sur les laboratoires de biologie médicale, qui réalisent déjà des efforts depuis 2 ans.La mesure proposée consiste à allouer aux remboursements des soins de biologie une enveloppe budgétaire définie en début d'année et dont on sait déjà qu'elle ne couvrira pas l'ensemble des actes, car définie sur la base de chiffres erronés.
Concrètement, lorsque l'enveloppe annuelle sera consommée, les actes ne seront plus payés par l'Assurance maladie aux professionnels. Les patients seront remboursés mais l'intégralité du dépassement de l'enveloppe sera remboursé par les biologistes.
Cette mesure va dès lors contraindre les laboratoires, une fois le budget consommé, soit à ne plus prendre en charge les patients, soit à les prendre en charge sans se faire payer.
Cela pose en creux la question "vaudra-t’il mieux demain avoir son cancer en début d'année plutôt qu'à la fin, pour être sûr(e) d'être bien soigné(e) ?"
Par leur mobilisation, les biologistes espèrent le retrait de la mesure et la mise en place d'un dialogue sincère avec les autorités pour aboutir à une solution efficace et concerté. Les laboratoires ne demandent pas de financements supplémentaires et sont prêts à accepter des efforts raisonnables et cohérents.